Afrique
Le poème de la route s'écrit d'encre libre.
Toute page contée est page comptée, ajoutée à nos rives.
Et nos jours baptisés des souffles par sept,
ceints des monts par cette couleur en brume
soulevant ton nom entre mes mains.
C'est toi ma région montagneuse.
Regardez sous la nue, rien ne se ferme.
Viennent une onde claire, un éclat de ciel,
et quelques notes, il en faut tant, mais j'ai tant à te donner.
Evidement, évidement, et puis demain,
et encore demain, et tous les jours de demain.
En arrivant à Douala, tirée d'un sommeil bousculé,
les yeux posés sur la vie, les couleurs du temps et leur chant.
Parce que le printemps semble pousser
entre les pages des nuits trop blanches
et que ses racines s'encrent azur ;
où le soleil se couche et l'empyrée d'or et de jasmin.
Les sensations de soleil et de fraîcheur se mêlent dans la chaleur d'un après-midi, c'est l'incitation au farniente dans un brouhaha heureux tissé de sons et de couleurs, la lumière éclate comme un appel au divin.
C'est mon après-midi à Yaoundé, celui qui lie une autre vie à cette terre, comme les retrouvailles avec un lieu pourtant inconnu.
La sortie d'un rêve et d'une réalité ; le tiraillement entre le désir profond de rester au Cameroun et la nécessité de partir mais, c'est la descente des nuages sous celui d'Eyjafjöll plaquant au sol.
Le sentiment que la route se coupe où elle devrait continuer.
Il ne fallait pas rentrer ; dévoyager quand tout devait commencer.
Un soleil nocturne suggère l'écoute des tourments des hiers en fascine couchés, érigeant l'ombre des chats des coutumes gouttières, quand de pierre en pierre sur les murs gris et leurs portes sépulcrales se pose le temps.