Recette de peinture
Petite recette sans recettes :
Pour le temps d'exécution d'un tableau, il entre dans sa réalisation :
- 4 heures de travail pour les plus petits et simples formats, ou
- 15 jours, ou 3 semaines, ou des mois... pleins d'heures en action devant la toile à peindre, ou plus encore
Par ailleurs, un tableau est fait de plusieurs choses matérielles :
- d'une toile en lin, ou coton, en général enduite et tendue
- sur un châssis en bois
A cela s'ajoutent des matériaux d'exécution tels que :
- de la peinture, acrylique ou à l'huile (ou les deux) et/ou
- des matières différentes telles que : le papier, le plâtre, le sable, des tissus, du bois, etc. et puis,
- de la colle (non tenu compte de l'objet collé qui peut être de récupération mais pas toujours).
Ces matériaux (peintures, matières, objets) et/ou cette colle est/sont déposée/s sur la toile à l'aide de :
- pinceaux de diverses formes, tailles et matériaux (bien que j'utilise aussi souvent simplement mes doigts, faut que je touche, caresse, frôle...)
Pour obtenir la tranquillité qui fixera la peinture dans le temps :
- le vernis, mat et acrylique vient ensuite finaliser le travail (il est rare que je revienne sur une peinture vernie, mais cela arrive), étendu au pinceau doux, plat et large, aucune bulle n'est tolérée, c'est la peinture qui doit être vue, pas le vernis.
Un tableau, quel qu'il soit, est d'abord un objet dont j'ai acquis tous les éléments, par l'achat en grande partie (il m'arrive de peindre comme Séraphine, mais, voyez-vous, dans ma ville il est parfois bien difficile de trouver du sang de cochon), et cet objet que je fabrique d'artisanat pourra(it) devenir "art" si quelqu'un l'en décide, mais aucune puissance en cela dans la décision de la création, je fais juste ce qui me fait vivre par le tenir debout, et les autres y voient ce qu'ils veulent et/ou peuvent, mon but est seulement de passer de l'autre côté de mon invisible.
Voyez-vous ?
Alors, non, je ne donnerai pas mes tableaux, non, je ne les vendrai pas pour presque rien, parce qu'il me faut de quoi peindre encore, si je donne ou brade, je suis obligée d'arrêter. Et si j'arrête, je meurs. Mais, peut-être que mourir peut devenir un art...
Vous saurez pourquoi, mais, pour le moment, je me contente d'expliquer cela trivialement, on ne fabrique pas un objet avec de l'air et des mercis en prenant sur un temps dont on ne dispose pas, que cet objet devienne dans le regard de l'autre "art" ou pas.
Certes, l'air et le merci peuvent être art, et ils sont arts de la nature, de l'univers pour l'un, de l'humain pour l'autre, mais cela est un autre propos, le mien de l'instant est bien terrestre, là, veuillez m'en pardonner, veuillé-je moi-même me pardonner d'aborder le sujet.
Nous avons tous nos possibles, et nos impossibles : je n'ai pas les moyens du cadeau.
Mon inspiration n'a ni matières, ni heures, pas de formes terrestres, pas de textures palpables, pas de châssis, pas de toile. L'inspiration est une diffusion dans l'invisible de l'invisible visible que l'on cherche. Elle est là, comme le composé qui fait l'air et nous entoure, je la respire, inspire, expire, elle est parfois fraîche, ou tiède, douce, ou acre, quelques fois sombre, ou éclatante, il lui arrive d'éblouir comme une lumière trop forte, ou de tamiser telle l'unique flamme d'une bougie finissante.
Elle, mon inspiration, je la donne, j'ai les moyens de ce cadeau.
© Marie Hurtrel
Pour le temps d'exécution d'un tableau, il entre dans sa réalisation :
- 4 heures de travail pour les plus petits et simples formats, ou
- 15 jours, ou 3 semaines, ou des mois... pleins d'heures en action devant la toile à peindre, ou plus encore
Par ailleurs, un tableau est fait de plusieurs choses matérielles :
- d'une toile en lin, ou coton, en général enduite et tendue
- sur un châssis en bois
A cela s'ajoutent des matériaux d'exécution tels que :
- de la peinture, acrylique ou à l'huile (ou les deux) et/ou
- des matières différentes telles que : le papier, le plâtre, le sable, des tissus, du bois, etc. et puis,
- de la colle (non tenu compte de l'objet collé qui peut être de récupération mais pas toujours).
Ces matériaux (peintures, matières, objets) et/ou cette colle est/sont déposée/s sur la toile à l'aide de :
- pinceaux de diverses formes, tailles et matériaux (bien que j'utilise aussi souvent simplement mes doigts, faut que je touche, caresse, frôle...)
Pour obtenir la tranquillité qui fixera la peinture dans le temps :
- le vernis, mat et acrylique vient ensuite finaliser le travail (il est rare que je revienne sur une peinture vernie, mais cela arrive), étendu au pinceau doux, plat et large, aucune bulle n'est tolérée, c'est la peinture qui doit être vue, pas le vernis.
Un tableau, quel qu'il soit, est d'abord un objet dont j'ai acquis tous les éléments, par l'achat en grande partie (il m'arrive de peindre comme Séraphine, mais, voyez-vous, dans ma ville il est parfois bien difficile de trouver du sang de cochon), et cet objet que je fabrique d'artisanat pourra(it) devenir "art" si quelqu'un l'en décide, mais aucune puissance en cela dans la décision de la création, je fais juste ce qui me fait vivre par le tenir debout, et les autres y voient ce qu'ils veulent et/ou peuvent, mon but est seulement de passer de l'autre côté de mon invisible.
Voyez-vous ?
Alors, non, je ne donnerai pas mes tableaux, non, je ne les vendrai pas pour presque rien, parce qu'il me faut de quoi peindre encore, si je donne ou brade, je suis obligée d'arrêter. Et si j'arrête, je meurs. Mais, peut-être que mourir peut devenir un art...
Vous saurez pourquoi, mais, pour le moment, je me contente d'expliquer cela trivialement, on ne fabrique pas un objet avec de l'air et des mercis en prenant sur un temps dont on ne dispose pas, que cet objet devienne dans le regard de l'autre "art" ou pas.
Certes, l'air et le merci peuvent être art, et ils sont arts de la nature, de l'univers pour l'un, de l'humain pour l'autre, mais cela est un autre propos, le mien de l'instant est bien terrestre, là, veuillez m'en pardonner, veuillé-je moi-même me pardonner d'aborder le sujet.
Nous avons tous nos possibles, et nos impossibles : je n'ai pas les moyens du cadeau.
Mon inspiration n'a ni matières, ni heures, pas de formes terrestres, pas de textures palpables, pas de châssis, pas de toile. L'inspiration est une diffusion dans l'invisible de l'invisible visible que l'on cherche. Elle est là, comme le composé qui fait l'air et nous entoure, je la respire, inspire, expire, elle est parfois fraîche, ou tiède, douce, ou acre, quelques fois sombre, ou éclatante, il lui arrive d'éblouir comme une lumière trop forte, ou de tamiser telle l'unique flamme d'une bougie finissante.
Elle, mon inspiration, je la donne, j'ai les moyens de ce cadeau.
© Marie Hurtrel